Solidarité et territoires

Pour répondre à la question des territoires de notre département, je pense qu’il faut se poser la question : quelles perspectives pour la Nièvre de demain ?

Habitant Urzy, donc proche de Nevers, il me semble qu’il serait nécessaire que les élus des Communes périphériques de l’Agglomération se posent les bonnes questions : faut-il ou ne faut-il pas intégrer la Communauté d’Agglomération de Nevers (ADN) ? Surtout quand on sait qu’un grand nombre d’actifs travaillent sur l’Agglomération. Faut-il attendre que l’on rejoigne la Creuse en nombre d’habitants ? Le département de la Nièvre compte 222 220 habitants recensés au 1er janvier 2009 (- 2 978 habitants par rapport à 1999). Les Communes qui augmentent en population le font au détriment des seules autres Communes du département : c’est donc un coup d’épée dans l’eau, la Nièvre continue son déclin. Seule la solidarité intercommunale pourra permettre aux Nivernais de faire face aux difficultés qui s’annoncent : entreprises en difficultés et son corollaire le chômage, transfert des compétences de l’Etat aux Communes sans nécessairement transfert des moyens équivalents, fermeture des services publics (écoles, bureaux de poste, perception…) difficulté en terme de soins de santé, etc… autant de problèmes que seules une Commune, voire une « petite » Communauté de Communes ne pourront faire face. Alors, panacée ou non, il faut se rendre à l’évidence, les moyens mis en commun par le plus grand nombre ont quand même plus de chance de peser dans la balance ! Et pour ce qui est de l’ADN, perdre  4 296 habitants entre 1990 et 2006 n’est pas anodin (c’est presque l’équivalent d’une ville comme Fourchambault !). Il faudrait peut-être que nos élus de la couronne neversoise se rencontrent pour enrayer cette hémorragie pour éviter l’irrémédiable désertification de nos territoires, en mettant de côté les ambitions personnelles : les entreprises, les artisans, les commerces vivent et se développent grâce aux populations de toutes les Communes et pas seulement de celles où est implanté le siège social !

Il y a encore trop de Communautés de Communes qui n’ont pas la taille critique pour prétendre pouvoir tirer leur épingle du jeu (encore moins aujourd’hui avec la crise que nous traversons), et d’autres Communes qui n’ont pas rejoint l’ADN. Ce fait politique est à prendre en considération et je pense qu’il est grand temps de réagir en toute transparence mais avec conviction et responsabilité : ce sont bien nos enfants qui pourraient nous reprocher d’être trop timoré !

Roger RIGAUD

Urzy, le 30 mars 2009