Quand l’intolérance s’installe durablement en conseil municipal !

Publié le 28 Novembre 2015

Depuis le résultat des dernières élections municipales de mars 2014, il ne se passe pas un conseil municipal sans que les 4 élus de la liste « TOUS UNIS POUR URZY » ne soient vilipendés par la liste du maire majoritaire au conseil.

Petit rappel du conseil municipal du 29 mars 2014, lors de l’installation des nouveaux élus :

Déclaration de Madame Judas :

« Maintenant, je suis le maire de l’ensemble des urzycoises et des urzycois et comme pendant le mandat précédent, je ferai abstraction de leur choix au moment du vote. J’en prends l’engagement solennel aujourd’hui. C’est pourquoi, il me paraît impossible de travailler avec les 4 élus de l’opposition. »

Où l’on voit que Mme le maire manie à la perfection l’oxymore : être le maire de tous les habitants MAIS ne pas vouloir travailler avec les 4 élus de l’opposition !

Aujourd’hui, rien n’a changé et le dernier conseil municipal du 23 novembre 2015 en a été une triste illustration !

Au cours de cette séance, un conseiller municipal a alerté par écrit Madame le maire sur les travaux effectués rue du Champaul du 26 au 30 octobre 2015. Ces travaux consistaient à améliorer le réseau des eaux pluviales. Aux questions posées Mme le Maire a répondu : « vous ne m’avez pas informée suffisamment à l’avance ».

Et c’est là que le bat blesse, puisque :

- Avant les travaux, les services techniques municipaux et madame le maire sont venus sur place

- La commission des travaux n’a jamais été saisie de ce dossier et n’a donc pu émettre la moindre proposition.

L’ordre du jour prévoyait une modification du bureau municipal actuel : pour des raisons personnelles, un adjoint a démissionné. Il convenait de le remplacer. Mais, alors que les dotations de l’Etat ont subi une coupe très importante, affectant durablement les recettes du budget de la Commune, il a été voté par les élus majoritaires, l’installation d’un adjoint supplémentaire (5 au lieu de 4) pour une charge annuelle supplémentaire de 5 000 euros ! Bel exemple de gestion des fonds publics !

Concernant le dossier du dépôt de déchets verts, celui-ci devrait bientôt rouvrir avec l’installation de 2 bennes et un fonctionnement différent : ouvert le mercredi après midi et le samedi matin. Avec une particularité qui prête à sourire : ce sont les élus municipaux qui auraient la charge, à tour de rôle, de remplir les bennes de tous les apports effectués par les Urzycois ! Serait-on en manque de main d’œuvre au service technique d’Urzy ? Et a t’on mesuré les risques d’accident et la responsabilité de la collectivité ?

Les 4 élus de la liste « TOUS UNIS POUR URZY » avaient fait la demande d’obtenir un encart dans le bulletin municipal (bulletin réalisé et payé par les Urzycois) : réponse négative des élus majoritaires. Bel exemple de démocratie. A noter, au passage, que l’association qui gère ce blog, les Echos d’Urzy, avait demandé de figurer sur le site internet de la Commune, comme toutes les autres associations d’Urzy : là-encore refus des élus majoritaires ! Censure quand tu nous tiens !

Au cours de ce conseil, l’ordre du jour ne mentionnait pas de point d’information concernant le dossier des intercommunalités et notamment tout ce qui découle de la loi NOTre, c’est à dire les regroupements des communautés de communes, projet plutôt d’actualité.

A ce sujet, si rien n’est encore décidé au sein de la CCBN, il n’empêche que la seule proposition est la fusion avec le Pays Charitois et Entre Nièvres et Forêts ! N’y a-t-il donc que cette hypothèse ?

Les élus communautaires et les élus d’Urzy ont-ils été saisis de ce dossier ? ABSOLUMENT PAS ! Pourtant, avant de prendre une décision (cela doit-être voté en conseil communautaire et dans les conseils municipaux avant le 20/12/2015 !), de faire un choix (et pour faire un choix encore faut-il avoir plusieurs propositions !) il serait bon que l’on nous présente plusieurs hypothèses en mettant en exergue ce que nous voulons faire ensemble :

1°) fusion de la CCBN avec le Pays Charitois et Entre Nièvres et Forêts (21 395 habitants) : points forts/points faibles ;

2°) fusion de la CCBN avec la communauté des Amognes, le Bon Pays et le Cœur du Nivernais (16 390 habitants) : points forts/points faibles ;

3°) fusion de la CCBN avec la communauté d’agglomération de Nevers, la communauté de communes Loire et Allier et la communauté de communes Fil de Loire (86 286 habitants) : points forts/points faibles ;

Eh ! bien tant à la CCBN qu’au conseil municipal d’Urzy, nous n’avons droit à très peu d’informations. Pourtant, lorsqu’une collectivité réalise un appel d’offres pour des travaux ou pour contracter un emprunt, il est obligatoire de présenter plusieurs propositions (au moins 3) afin que les élus puissent effectuer, préalablement, leur choix en connaissance de cause.

Mais en matière d’intercommunalités, manifestement ces directives n’ont pas cours. Un seul choix possible !

Il aurait été pourtant souhaitable d’organiser des débats donnant aux élus et à la population les éléments de compréhension et de décision. Ne serait-il pas nécessaire de réaliser sans tarder des simulations permettant à tous d’apprécier les conséquences en terme de développement économique, de services publics, de déplacements, d’emplois, etc…Bref de réfléchir tous ensemble à l’exercice de la démocratie de proximité » en consultant la population de notre territoire ?

Ce qui se prépare va nous engager pour de nombreuses années, peut-on faire l’économie de ces confrontations d’idées ?

Nous discutons beaucoup, il y a parfois des intentions, mais ce qui apparaît très clairement : nous subissons une procédure imposée par l’Etat (le Préfet en l’occurrence) un calendrier que tout le monde s’accorde à dire qu’il est intenable - nous devons délibérer avant le 20 décembre 2015 – mais délibérer sur quoi ? De plus, nous, élus communautaires, à quel moment avons-nous eu à dire ce que nous souhaitions en matière d’intercommunalité ? Est-ce que nous avons eu le choix d’aller là où nous pensons qu’il est plus judicieux d’aller ? Et ne parlons même pas de nos concitoyens qui ont été complètement ignorés sur le sujet ! Nous ne savons toujours pas ce que nous voulons faire ensemble.

Nous entendons dire qu’il est bien tard, compte tenu des délais, de réaliser ces travaux de comparaison. Eh ! bien, qu’à cela ne tienne, repoussons-les ces délais, donnons-nous le temps de débattre, de travailler ensemble, ne nous laissons pas submerger par l’urgence et reprenons à notre compte cette citation de Boileau : « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ». Pour quelle raison n’aurions nous pas jusqu’au 30 juin 2016, par exemple, pour bien appréhender ce qui va engager nos territoires pour des années, sans prendre le risque de se tromper ? Peut-on faire l’impasse sur un vrai débat, à la recherche du meilleur compromis pour nos territoires et nos concitoyens ? Remarquons au passage que l’on a su se mobiliser pour exprimer notre mécontentement sur la baisse des dotations des collectivités, et aujourd’hui, on a l’impression de courber l’échine, d’accepter sans rechigner ce qui nous est imposé d’en-haut ! Aurions-nous laissé en route notre libre-arbitre ? Ces réflexions sont volontaristes, d'ailleurs ne nous arrive t-il pas de constater que si les choses vont mal en général, nous y sommes pour beaucoup, parce que nous perdons de plus en plus notre sens critique et donc nous laissons faire par d’autres ce qui nous incombe en tant qu’élus.

Les Echos d’Urzy – 25 novembre 2015